Entreprendre, c’est résoudre des problèmes 95 % du temps. Et puis il y a 5 % de moments d’intense plaisir. Comme cette première rencontre avec Marco Odermatt pour Anna et Daniel, chez Miloo. Ou ce temps de formation de futurs vendeurs, pour Wepot
C’est donc oui. Marco Odermatt, le jeune et prometteur champion de ski qu’Anna a convoité avec tant d’attente a accepté de devenir l’ambassadeur de Miloo. Les détails du partenariat ont été réglés par mail, par l’intermédiaire de son agent. Aujourd’hui, dans leur showroom zurichois tout proche de la gare, Anna et Daniel l’attendent pour la signature officielle du contrat, quelques photos et surtout un échange sur leur future collaboration.
C’est simple: il ne faut pas commencer à rogner sur leurs prétentions financières
Miloo n’a que quatre ans, mais beaucoup d’expérience. Anna a été dans le «celebrity management» pour Audi, elle est familière des négociations avec des têtes connues. «C’est simple: il ne faut pas commencer à rogner sur leurs prétentions financières. Ils demandent un montant, tu l’acceptes. Et ensuite, très souvent, ils te donnent beaucoup plus que ce qui est strictement prévu sur le papier. On a vécu ça avec Mike».
Leur précédent ambassadeur, Mike Horn a aussi, involontairement, failli plomber la jeune entreprise: son passé — controversé — de mercenaire en Afrique australe, a refait surface en 2023, juste avant le lancement de l’Explorer, vélo aux capacités extrêmes, qu’il a co-développé avec Miloo. Heureusement, les qualités de l’objet en font un best-seller, malgré cette malchance.
Pas de tel risque ici? «La seule déception serait que Marco ne gagne pas cet hiver», craint Daniel. Mais, honnêtement, tout dans le jeune homme de 26 ans, muscles sculptés sous son t-shirt et sourire chaleureux sous sa tignasse blonde, respire la victoire. Le champion cumule déjà un incroyable palmarès et sa saison à venir s’annonce inédite («tous ses tests physiques sont renversants, il est dans une forme physique incroyable, bien mieux que l’année passée», me confie son manager en aparté, durant la séance de pose).
Derrière son sérieux et sa bonne volonté, on sent pourtant la hâte de retrouver l’entraînement, pour ce jeune sportif qui enchaîne trois jours de «press days». S’il écoute poliment Daniel lui présenter les innovations du vélo — encore à l’état de présentation PowerPoint sur le moment —, on sent que ces détails très pointus et encore théoriques demeurent pour lui un peu abstraits. Par contre, à la vue de l’Explorer, ses yeux pétillent. Traileur, adorant explorer les montagnes à vélo, il voit et admire illico la puissance d’un moteur capable de le sortir des pentes les plus raides. L’engin taillé pour les sommets parle immédiatement au gamin de Niedwalden, qui l’adopte pour les séances de pose.
> _On va lui faire un vélo sur mesure et il va adorer _
Rendez-vous est pris au printemps. D’ici là, Anna et Daniel promettent de réaliser un vélo sur mesure pour le jeune champion. «Quelle couleur te plairait? On veut que ce vélo te plaise, que tu l’utilises vraiment! Et tes retours nous seront précieux pour l’adapter», insiste Anna. Le jeune skieur est partant pour les choix qui lui sont offerts. En attendant de le retrouver quelques semaines plus tard à Zermatt (où la compétition sera finalement annulée, NDLR), Anna et Daniel hésitent: faut-il aussi lui donner un Explorer, alors que cela ne figure pas dans le contrat? «Non, on va lui faire un vélo pour lui, spécifique, sur mesure et il va adorer. Et ensuite on l’embarque dans la création d’un Explorer 2.0», rétorque Daniel, la tête déjà en 2024.
Au final, Anna réussira à convaincre son entrepreneur de mari. Miloo offre au champion deux vélos: le modèle ultra-light lancé en 2024, ET un Explorer. Dans tous les cas, pour enfourcher ces différentes montures et tester leurs innovations, le champion de ski aura du temps. Au moins trois ans pour être exact: la durée du partenariat tout juste signé.
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### À quelques semaines d’intervalle, Wepot achève des préparatifs réjouissants
Après une série d’entretiens, Quentin a trouvé ses deux perles rares pour tenir le stand du marché de Noël de Montreux. Kathya est une jeune étudiante en psychologie, détendue et naturelle, Ludo un ancien camarade de promo à HEC, qui s’accorde une période d’introspection personnelle et professionnelle et explore notamment la musique. «On vous a choisis parce que vous êtes cools, dynamiques et authentiques… C’est ce qu’il faut. Pour vendre, le but, ce n’est pas de sortir les meilleurs arguments, mais ceux qui correspondent à la personne en face de vous!», résume Clément, qui les accueille. Après une première expérience à Montreux Noël l’année passée, l’équipe Wepot a repensé tout son stand, plus épuré, mais surtout plus interactif et tourné vers la vente.
> _C’est hyper collaboratif: si vous avez des idées, bim on se les envoie, on adapte_
Quentin se charge de former les nouvelles recrues, et plutôt qu’une formation, c’est une discussion à bâtons rompus qui démarre. Assis entre ses deux vendeurs, Quentin répond à leurs interrogations, passe en revue les aspects de planning, et les questions techniques — les couvertures de survie et bonbonnes de gaz seront tout sauf anodines, pour tenir tout au long d’un mois de vente en plein air, en plein mois de décembre.
Kathya hérite des shifts du matin, Ludo de ceux de l’après-midi, qui finissent parfois tard. «Si vous voulez boire des verres ensuite, on viendra avec vous, et on vous soutiendra!», assure Quentin. A priori, Wepot souhaite libérer ses vendeurs le week-end, en prenant leur place.
Mais les nouveaux venus semblent motivés pour travailler en continu. «À voir», répond Quentin, prudent. «Pour l’avoir fait l’an dernier, on sait que ça peut être hyper fatigant. Et on préfère que vous soyez off pour récupérer, et rester plus motivés pour vendre ensuite… Bon, on choppe le rythme et puis on voit. C’est hyper collaboratif, y compris pour le stand: si vous avez des idées, bim on se les envoie, on adapte.»
> _Est-ce qu’on peut faire des réductions? _
Tous les jours, les vendeurs peuvent demander les références qui leur manquent via un formulaire Google.
«On viendra vous faire un réassort des pièces tous les matins », assure Quentin. La rémunération des vendeurs se fait au prorata des heures, mais aussi avec un bonus collectif. Toutes les 500 ollas vendues, chaque vendeuse ou vendeur touchera un franc par nouvelle unité vendue. «Une bonne journée, c’est 1000 francs par jour donc de 20 à 30 ollas vendues», dévoile Quentin. Regards interloqués de Kathya et Ludo.
«L’an dernier, une cliente en a pris quinze d’un coup !», et de décrire la frénésie croissante qui s’empare du marché, en particulier avant Noël.
«Est-ce qu’on peut faire des réductions»? Ludo est déjà dans son rôle.
Hésitation des Wepoteurs qui se consultent: «Oui, ok, disons 10 % dès 5 produits achetés», tranche Quentin. Clément explique que l’objectif d’un tel événement est autant marketing que commercial: «On sait qu’on ne sera pas rentables sur cette édition, nos frais fixes sont déjà de 22 000 francs! On espère un chiffre d’affaires de 30 000 francs évidemment. Mais ce qui nous intéresse aussi et surtout, ce sont les retombées, les gens qui nous repèrent et achèteront au moment de la saison de jardinage.»
> _L’argument qui marche le mieux? La tranquillité pendant les vacances_
Mais les phrases d’accroches pour vendre même en saison froide sont prêtes, et Quentin se charge de les transmettre à ses recrues attentives: «ce qui marche le mieux, c’est l’argument de la tranquillité pendant les vacances. Avec nos ollas, plus besoin de demander aux voisins d’arroser les plantes quand on n’est pas là !»
Ensuite, à Kathya et Ludo de jouer. Place à un petit entraînement à l’extérieur, en «conditions quasi réelles». «Tu sais qui est parmi les meilleurs vendeurs à Montreux Noël? Le gars qui a le stand d’épices! Parce qu’il fait goûter ses produits à tout le monde. Toucher, faire goûter, ça marche super bien!», explique Quentin. «Il faut qu’il y ait des interactions pour que les gens kiffent votre stand. Il faut tout faire pour provoquer les interactions.»
L’équipe de Wepot a tout prévu à cet effet: des bacs et des outils permettront à chaque vendeur de faire des démonstrations en direct de plantation d’ollas. Mais, passé à l’étape pratique, l’exercice se révèle tout sauf aisé!
Ludo s’arrête de planter quand il parle, Kathy perd le fil de son discours quand elle plante: tenir un discours tout en réalisant un show, c’est tout un art! Quentin réalise évidemment une démonstration sans faute, mais il a le contact facile, et connaît tous les aspects de son produit. Le talent des vendeurs ambulants évoque un instant une scène culte du film des Inconnus, Les trois frères, où Pascal Légitimus tente de séduire des badauds sur un marché…Qu’à cela ne tienne, les premiers jours du marché devraient permettre de se roder.
