
La question des expéditions chinoises de terres rares «sera résolue via la mise en oeuvre de ce cadre général», annonce le négociateur américain, réuni avec son homologue chinois à Londres. Les présidents Donald Trump et Xi Jinping doivent désormais valider l'accord
La nouvelle rencontre entre les deux premières puissances économiques mondiales était suivie de très près. Après deux jours de discussions à Londres, les Etats-Unis et la Chine se sont mis d'accord mardi sur un «cadre général» pour lisser leurs différends commerciaux.
«Les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur un cadre général [...] et vont rendre compte de ce cadre général à leurs dirigeants respectifs», a déclaré le représentant chinois au commerce international Li Chenggang, vers minuit heure locale (1h mercredi en Suisse). «L'idée, c'est que nous allons rentrer, parler avec le président [américain Donald] Trump et nous assurer qu'il approuve. Ils [les Chinois, ndlr] vont rentrer et parler au président Xi [Jinping] pour s'assurer qu'il approuve», a décrit de son côté le ministre américain du commerce Howard Lutnick. «Et si c'est le cas, nous allons mettre en oeuvre ce cadre général sur lequel nous avons durement travaillé ces deux derniers jours.»
Les terres rares chinoises au coeur des négociations
Howard Lutnick s'est aussi dit convaincu que les tensions autour des exportations chinoises de terres rares seront «résolues» dans le cadre de cet accord.
Les terres rares chinoises constituent un enjeu clef des négociations, les Etats-Unis souhaitant rétablir le rythme des expéditions de ces métaux stratégiques, actuellement bien plus bas «que celui considéré comme optimal par les entreprises», a souligné sur CNBC Kevin Hasset, principal conseiller économique de Donald Trump.
Ces matières premières sont cruciales pour les batteries électriques, les éoliennes ou encore les systèmes de défense (missiles, radars, satellites).
Des négociations sous la menace des humeurs de Trump
Le cycle de discussions de Londres visait à prolonger la trêve arrachée un mois plus tôt à Genève. Courant jusqu'en août, celle-ci avait amené les deux premières puissances économiques à réduire substantiellement leurs droits de douane respectifs pour une durée de 90 jours.
Mais un nouvel accès de fièvre avait menacé à nouveau, après que Donald Trump a accusé Pékin de ne pas respecter les termes de l'accord de désescalade signé à Genève. Puis le président américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont entretenus par téléphone la semaine dernière, un échange jugé positif par le locataire de la Maison-Blanche.
Des droits de douane respectifs baissés par les deux parties
Le négociateur chinois Li Chenggang a affirmé que les échanges à Londres avaient été «très professionnels, rationnels, approfondis et francs».
«Nous avançons aussi vite que possible», avait dit de son côté le représentant au commerce de la Maison-Blanche (USTR) Jamieson Greer, qui s'est montré «positif» en dépit d'une relation avec la Chine qualifiée de «compliquée».
En Suisse, Washington avait accepté de ramener les droits de douane sur les produits chinois de 145% à 30%, en échange d'un mouvement similaire par Pékin de 125% à 10% sur les produits américains, pour 90 jours.
Les conséquences de la guerre commerciale sont déjà tangibles, avec une baisse de 12,7% des exportations chinoises vers les Etats-Unis en mai par rapport à avril, selon les statistiques officielles de Pékin. Tout en travaillant à la normalisation des relations avec Washington, le gouvernement chinois s'est lancé dans des discussions avec ses autres partenaires pour constituer un front commun face aux Etats-Unis.