
Le président américain s'est à nouveau attaqué à Jerome Powell ce jeudi, l'accusant d'être «trop lent» à baisser les taux d'intérêt de la banque centrale. La veille, le président de la Fed avait estiml que les droits de douane voulu par Donald Trump allaient mener a minima à une hausse temporaire de l'inflation
Le président des Etats-Unis Donald Trump s’en est pris de nouveau jeudi au président de la Réserve fédérale (Fed) Jerome Powell, qu’il a jugé «trop lent» à baisser les taux d’intérêt de l’institution. «Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine», a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social – le second mandat de Jerome Powell doit s’achever en mai 2026. Il aurait «dû baisser les taux d’intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE», la Banque centrale européenne, a ajouté le président américain, en l’encourageant à «le faire maintenant».
Les droits de douane voulus par Donald Trump placent la Fed face à une situation «compliquée», a déclaré mercredi Jerome Powell au Club de l’économie de Chicago, estimant que ces surtaxes allaient «très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation». «Les prix du pétrole sont en baisse, le montant des courses (même les œufs!) aussi, et les Etats-Unis s’enrichissent grâce aux droits de douane», a répondu tôt jeudi le président américain, pour qui le patron de la Fed – qu’il avait élevé à son poste actuel en 2018 – «est toujours trop lent et a toujours tort».
Le dirigeant républicain avait déjà exhorté le 4 avril Jerome Powell à baisser les taux d’intérêt, estimant alors que ce serait «le moment parfait». La Fed a maintenu ses principaux taux stables, entre 4,25% et 4,50%, depuis le début de l’année.
Trouver l’équilibre entre limiter inflation et favoriser le plein emploi
Mercredi, Jerome Powell a jugé possible que «les effets inflationniste soient également persistants». «Empêcher que cela se produise dépendra de l’ampleur de ces effets, le temps nécessaire pour qu’ils soient transmis aux prix à la consommation et, au final, s’assurer que nous soyons en capacité de conserver les anticipations d’inflation bien ancrées» sur l’idée d’un ralentissement de l’inflation, a-t-il poursuvi
La Fed dispose d’un double mandat, sans priorité, entre le maintien de l’inflation proche de sa cible de long terme de 2% de hausse, en rythme annuel, tout en assurant les conditions économiques propices au plein emploi. Mais «nous assurer que nous maintenons l’ancrage des anticipations nous devons trouver l’équilibre entre nos deux mandats, tout en gardant à l’esprit que, sans stabilisation des prix, nous ne pouvons créer les conditions de long terme à même de garantir un marché de l’emploi solide aux Américains», a-t-il détaillé.
Cela pourrait placer la banque centrale dans une situation où «nos deux objectifs sont en tension. Et si cela se produit nous devrons prendre en compte la position de l’économie vis-à-vis de chaque objectif et à quel horizon ces écarts pourront être réduits», anticipe Jerome Powell. Dans le rouge avant la prise de parole du président de la Fed, Wall Street s’est enfoncé dans la foulée, les indices terminant la séance en fort recul: le Nasdaq de -3,07%, le S & P 500 de -2,24% et le Dow Jones de -1,73%.