
Le groupe textile suisse rejette une plainte de 39 millions d’euros liée à la cession de LAFUMA Mobilier à PEUGEOT Frères Industrie. Une affaire qui s’ajoute aux défis d’un marché en crise
Le groupe textile suisse Calida a annoncé mardi être visé par une plainte lui demandant 39 millions d’euros de dédommagements dans le cadre de la cession de LAFUMA Mobilier, vendu l’an passé à PEUGEOT Frères Industrie.
Dans un bref communiqué, le groupe - connu pour ses pyjamas mais aussi propriétaire de la marque française de lingerie Aubade - a dit avoir examiné la plainte et la situation avec ses conseillers juridiques et estime que les dédommagements demandés tout comme leur montant «sont sans fondement». Ainsi, Calida Group rejette «dans leur intégralité» les demandes de l’acquéreur, précise le communiqué, sans fournir davantage de détails sur la plainte.
Confronté à un marché difficile dans le textile, le groupe suisse avait vendu LAFUMA Mobilier fin juillet 2024 à PEUGEOT Frères Industrie, une branche d’investissements en dehors des activités automobiles. Le montant de la transaction n’avait pas été divulgué.
A 11h15 GMT, l’action Calida s’appréciait de 0,42% à 19,22 francs suisses, alors que le SPI, l’indice élargi de la Bourse suisse, gagnait 0,60%. Le titre a perdu plus de 17% depuis le début de l’année et plus de 32% sur un an.
Une somme importante
Dans un commentaire boursier, Gian Marco Werro note que ces 39 millions d’euros de dédommagements demandés constituent «un montant est assez important pour Calida». Mais il va falloir attendre d’en savoir plus puisque, pour l’instant, «le contenu de cette plainte n’est pas encore connu», a-t-il ajouté.
En 2024, son chiffre d’affaires a fléchi de 10,1% à 231 millions (242 millions d’euros à taux actuels) dans un «climat de consommation morose» pour l’habillement, avait expliqué le groupe lors de la publication en février de ses résultats annuels.
Son bénéfice net pour 2024 est toutefois remonté à 14,9 millions de francs grâce aux gains générés par la vente de LAFUMA Mobilier, après une perte de 66,5 millions de francs en 2023.
Cette marque de mobilier de jardin était entrée dans son portefeuille lorsque le groupe suisse avait voulu étoffer ses activités dans les vêtements de montagne et de randonnées en acquérant par étapes l’entreprise française Lafuma. Il était entré dans le capital de ce fabricant de vêtements de sport et équipements de plein air en 2013, puis avait progressivement augmenté sa participation jusqu’à le détenir entièrement en 2020.
Un recentrage stratégique post-pandémie
Mais le choc de la pandémie de Covid-19 a encore accentué les difficultés du secteur textile et le groupe suisse avait fait volte-face, amorçant un recentrage sur ses activités de pyjamas et sous-vêtements.
S’il s’était séparé des marques de vêtements de sport, il avait dans un premier temps conservé la branche de mobilier de LAFUMA, dont les ventes avaient explosé durant les confinements, lorsque les ménages s’équipaient pour passer plus de temps chez eux. Entre-temps, le groupe a essuyé des revers sur deux acquisitions dans les sous-vêtements et a finalement décidé de vendre LAFUMA Mobilier.
Peugeot Frères Industrie est une filiale des Etablissements PEUGEOT Frères, la holding à la tête du groupe familial PEUGEOT, actionnaire majoritaire de PEUGEOT Invest, qui porte la participation de la famille PEUGEOT dans le groupe automobile Stellantis.