ENTRETIEN - Le Système de combat aérien du futur (Scaf) franchit une étape clef. Après deux fausses alertes en quinze jours, Éric Trappier, PDG de
DASSAULT AVIATION, confirme, dans une interview exclusive au Figaro, et après avoir informé Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu, ministre des Armées, avoir trouvé un accord industriel avec Airbus, sur l'avion de combat de nouvelle génération (NGF), composante essentielle du Scaf.Depuis un an, un différend opposait les deux industriels, ce qui avait gelé ce projet, le plus ambitieux lancé en Europe en matière de coopération dans l'armement. Et dont l'enjeu est d'assurer la sécurité et la défense du vieux continent, en donnant un successeur au Rafale construit par
DASSAULT AVIATION et à l'Eurofighter, développé par un consortium associant Airbus, le britannique BAE et l'italien Alenia. À l’issue de négociations serrées, un accord a donc été trouvé. Il réaffirme le rôle de chef de file de la France, celui de maître d'œuvre et d'architecte du NGF de Dassault Aviation. Il protège aussi la propriété intellectuelle des technologies et savoir-faire français. La France, de son côté, a réaffirmé sa liberté d'exporter le NGF, une « donnée connue » de l'Allemagne et de l'Espagne, les deux pays partenaires du Scaf, sur laquelle « la France ne reviendra pas », selon les mots de Sébastien Lecornu. L'accord industriel ouvre la voie à la signature du contrat d'études, dite Phase 1B, qui doit préparer la construction d'un démonstrateur, dont les essais en vol sont prévus à horizon 2027.