A Charlie Hebdo, la fin de l'insouciance, la reprise du flambeau
par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - L'attentat du 7 janvier 2015 aurait pu anéantir Charlie Hebdo comme les 12 personnes assassinées ce jour-là : cinq ans après, il n'en est rien, grâce à la flamme entretenue par des anciens et une nouvelle génération assoiffée, comme ses aînés, de liberté de rire, d'écrire et de dessiner.
Dans les locaux sécurisés sans fenêtres à l'adresse gardée secrète, une quarantaine de personnes participent chaque mercredi à la conférence de rédaction qui fera naître l'hebdomadaire vendu trois euros en kiosque à 25.000 personnes en moyenne, en plus des 30.000 abonnés - environ le double par rapport à la période précédant les attentats.
Dans une rédaction où les débats sont souvent animés, tout le monde a été d'accord pour republier, en prélude au procès, les caricatures de Mahomet dans le numéro du 2 septembre, tiré à plus de 200.000 exemplaires.