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Source : LeTemps.ch  (il y a 2 mois)

Quel horizon économique pour 2024? L’avis de plusieurs experts de la finance

L’économie mondiale devrait continuer de ralentir. En plus d’un retour en force des obligations, les spécialistes s’attendent à ce que l’or ne cesse de briller dans les portefeuilles. Mais il devrait aussi y avoir quelques occasions d’achat du côté des actions

L’exercice écoulé a connu des zones d’ombre et de la lumière mais, au vu des multiples défis, il s’est déroulé plutôt correctement. Du point de vue d’un investisseur plus orienté vers la Suisse, il a certainement été douloureux de constater que le marché actions helvétique, avec sa modeste performance, était nettement à la traîne derrière les Etats-Unis et même l’Europe. Pour Daniel Kalt, chef économiste chez UBS (Suisse), c’est cependant sur le marché des obligations que le revers de la médaille est apparu en 2023. Les bons du Trésor américain y ont notamment laissé des plumes dans l’intervalle, en raison de la hausse toxique des taux d’intérêt, tandis que les emprunts de la Confédération ont clairement clôturé dans le vert. Et ce, parce que les rendements avaient évolué en repli depuis le début de l’année.

Daniel Kalt, 54 ans, décrit l’année 2023 comme une «pochette-surprise». Il a été étonné de voir, après l’ouverture de la Chine, combien le feu de paille du début de l’année s’est rapidement éteint et que l’on n’ait rien vu du rattrapage espéré. Il a également été surpris qu’après l’effondrement de trois grandes banques américaines en mars 2023 la sérénité soit si vite revenue et que «par la suite l’économie américaine ait montré une résilience beaucoup plus grande que ce que nous aurions imaginé au vu de la campagne de hausse des taux de la Fed, la plus agressive depuis quarante ans».

![Daniel Kalt, chef économiste chez UBS (Suisse) — © DR](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/9125ab42-f124-4031-8f94-eb4d7454c57e "Daniel Kalt, chef économiste chez UBS (Suisse) — © DR") Le Chief Investment Officer et son équipe ne s’attendaient pas à ce que la Chine déçoive autant, tandis que les Etats-Unis restaient si solides. «Nous nous sommes donc trompés en estimant que les pays émergents dépasseraient le marché américain des actions.» En revanche, les experts d’UBS avaient raison en prévoyant que le dollar américain, à 1,01 franc en novembre 2022, allait encore s’affaiblir. ### La Chine et les Etats-Unis en ligne de mire Pour cette année, Daniel Kalt s’attend à un ralentissement de l’économie mondiale. «Nous prévoyons surtout une croissance plus lente au sein des deux grands blocs économiques.» En Chine à cause des problèmes structurels du marché immobilier, et aux Etats-Unis parce que le climat de consommation est de plus en plus défavorable. «Un atterrissage brutal de l’économie américaine est certes un risque, mais pas notre scénario de base, que nous décririons plutôt comme un atterrissage moyennement confortable.» Le spécialiste pense en outre qu’en Europe la croissance sera mesurée et que la Chine entrera dans une «nouvelle normalité» avec une croissance plus basse mais, potentiellement, de plus grande qualité. En particulier parce que Pékin aurait compris qu’une stimulation de la croissance «au bazooka», sous la forme d’incessantes constructions d’infrastructures et de logements, ne ferait qu’accentuer les déséquilibres sur le marché immobilier et représenterait au bout du compte, en bonne partie, un gaspillage de ressources. A l’instar de la plupart des pays d’Europe, l’économie suisse a vécu un ralentissement l’an dernier déjà. Mais à la différence de l’Allemagne, la consommation est restée robuste dans notre pays, avec une croissance positive dans les secteurs de la consommation et des services, tandis qu’on a constaté un fort ralentissement dans le secteur manufacturier. L’an 2023 se conclut ainsi sur une croissance d’au moins 0,5%. «Pour l’année qui débute, nous escomptons pour la Suisse une légère accélération à 1,2%, ce qui demeurerait tout de même au-dessous d’une croissance normale.» ### Surpondération des obligations globales Pour Till Christian Budelmann, directeur des investissements chez Bergos, le niveau plus élevé des taux et les perspectives économiques «ont fondamentalement modifié le contexte de placement». C’est pourquoi, pour la première fois depuis bien des années, le Chief Investment Officer de cette banque privée suisse indépendante surpondère les obligations dans un portefeuille élargi. Sa recommandation vaut depuis novembre 2023 pour des durations plus longues dans les segments dollar américain et euro. Par ailleurs, avec son équipe, il recommande aussi d’acheter des obligations de pays émergents. Il pense qu’après les années en négatif 2021 et 2022 et le durable mouvement latéral de l’an passé, les douze prochains mois devraient plutôt promettre un retour à des gains de l’ordre de plusieurs pour cent. ![Till Christian Budelmann, directeur des investissements à la banque privée Bergos — © REKA NYARI/DR](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/d3f3958c-c8e1-4745-a96e-90d3853fecb6 "Till Christian Budelmann, directeur des investissements à la banque privée Bergos — © REKA NYARI/DR") Côté actions, ce Hambourgeois de 47 ans a été positif toute l’année dernière sur les grandes valeurs technologiques américaines. «Mais aujourd’hui, nous ne considérons plus ces titres comme les principaux moteurs de la bourse.» C’est pourquoi Bergos a maintenant sensiblement rétrogradé au niveau de l’indice de référence des titres de croissance américains de haute qualité et à forte capitalisation comme APPLE, MICROSOFT et Alphabet. «Reste que pour les actions américaines nous demeurons très positifs», poursuit Till Christian Budelmann, qui discerne des opportunités parmi les biens de consommation cycliques et les valeurs industrielles. A posteriori, on a été surpris de voir à quel point les méga-capitalisations américaines évoquées ont surperformé alors même que les rendements obligataires avaient tellement grimpé. Normalement, les valeurs de croissance ont du mal lorsque les taux d’escompte des bénéfices à venir, autrement dit l’intérêt, s’élèvent. «Mais l’an passé, l’euphorie de l’intelligence artificielle a tout bousculé sur son passage.»
Lire aussi: Perspectives 2024: le monde de la tech scruté sur les marchés financiers
En 2024, outre les Etats-Unis, sa banque se concentrera surtout sur le Japon, l’Inde et les petites capitalisations européennes. Avec sa politique monétaire, le Japon lui semble intéressant en raison d’une forte croissance des bénéfices et le même phénomène est attendu pour les titres indiens. Pour quelques petites valeurs européennes, l’expert entrevoit un fort potentiel de rattrapage après la capitulation des investisseurs l’an dernier. Pour l’année qui a commencé, Till Christian Budelmann recommande d’oser une gestion active: «Ce n’est pas une année pour les ETF.» Bergos est entre les mains de quelques importantes familles d’entrepreneurs, notamment celles d’Adrian et Andreas Keller (Diethelm Keller Holding) et de Michael Pieper (Artemis Group). ### Chercher des obligations à court terme La banque LGT, au Liechtenstein, recommande à son tour les obligations cette année. Pour Gérald Moser, 42 ans, Chief Investment Officer et Head Investment Services EMEA de LGT Private Banking, il faudra se concentrer sur les emprunts à court terme dotés d’une solvabilité élevée. Les obligations d’entreprise à court terme sont, à ses yeux, également intéressantes. «Pour l’exercice 2024, une de nos convictions de base est que le risque de crédit succédera au risque de duration.» Les taux directeurs des grandes banques centrales ont probablement atteint leur pic tandis que l’économie continue de faiblir. ![Gérald Moser, directeur des investissements chez LGT Private Banking — © LGT/DR](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/c379bae5-8ef8-41b6-bc0a-bfaa802cc900 "Gérald Moser, directeur des investissements chez LGT Private Banking — © LGT/DR") «Pour nous, il est essentiel de maintenir le risque de crédit très bas.» C’est pourquoi il tente avec son équipe d’éviter des entreprises et des segments trop cycliques ou fortement financés par le crédit. Pour Gérald Moser, parmi les secteurs qu’il vaut mieux éviter figurent les biens de consommation cycliques et les fournisseurs de service public à fort effet de levier. > Nous prévoyons une croissance plus lente au sein des deux grands blocs économiques **Daniel Kalt, chef économiste chez UBS (Suisse)** L’équipe LGT procède selon la stratégie «barbell» (haltères): outre les emprunts d’entreprise à court terme mentionnés, elle privilégie les emprunts d’Etat de durée plus longue. «S’il devait y avoir un resserrement de la politique monétaire des banques centrales, c’est cette partie de notre stratégie qui, indubitablement, évoluerait le mieux.» Plus le statu quo des taux perdure, plus les taux restrictifs actuels se consolideraient et plus une récession se ferait probable. «A vrai dire, notre scénario ne table pas sur une récession mais, en ce moment, la probabilité d’un tel mouvement augmente.» Il faut aussi tenir compte de la convexité des obligations, parce qu’elle se caractérise par une sorte d’asymétrie qui pourrait contribuer à rendre un portefeuille plus résistant. Le prix de l’or a bien évolué ces derniers mois en raison de l’augmentation des risques géopolitiques, de la stagnation de la dynamique des rendements aux Etats-Unis et des signes avant-coureurs de la fin possible du cycle de dévaluation du dollar. «Nous sommes conscients que ces facteurs sont d’ores et déjà intégrés dans le prix actuel de l’or, mais il importe de tenir compte du fait que l’or comporte des caractéristiques qui en font un élément important de tout portefeuille.» ### Conseils d’investissement côté suisse Dans l’industrie, l’argent est nettement plus utilisé que l’or. Pour Matthias Geissbühler, 48 ans, Chief Investment Officer chez Raiffeisen (Suisse), ce métal redeviendra intéressant vers la fin de l’année. Surtout si un prochain essor se profile. «Cela dit, ni l’argent ni le platine ni le palladium ne se substituent à l’or. Le métal jaune est une protection contre l’inflation et les crises unique en son genre.» Pour Matthias Geissbühler, le portefeuille doit de nouveau comporter cette année des obligations «investment grade» solides. Pour les obligations aussi, il conseille aux investisseurs une large diversification, ce qui est possible à l’aide de fonds d’obligations et d’ETF. Le responsable des investissements chez Raiffeisen demeure toutefois réservé face aux obligations à rendement élevé. «Dans le cadre de notre scénario de récession au premier semestre, les primes de crédit pourraient augmenter tout comme les taux de défaillance.» C’est pourquoi le rapport opportunités-risques rend les «junk bonds» peu attrayants. ![Matthias Geissbühler, directeur des investissements chez Raiffeisen (Suisse) — © DR](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/073e604f-b8b3-4445-877c-5d1e5330b78d "Matthias Geissbühler, directeur des investissements chez Raiffeisen (Suisse) — © DR") Côté actions, Raiffeisen préfère les titres suisses. Pour le premier semestre, le CIO recommande de miser sur les secteurs défensifs. En font partie les secteurs de la santé et de l’alimentation, de même que les télécoms et les fournisseurs. L’expert décrit comme particulièrement intéressantes les actions du géant de la pharma Roche. Ces deux dernières années, son titre a perdu plus de 30% de sa valeur. Actuellement, l’action s’échange à un rapport cours-bénéfice de 13 fois, soit à quelque 20% au-dessous de sa valeur moyenne historique. ROCHE sort d’une phase difficile: «Après la pandémie, le bénéfice a diminué, notamment parce qu’il n’y a plus eu beaucoup de tests covid.» A quoi s’ajoutent des expirations de brevets et des difficultés dans le pipeline de développement de produits. Cette phase compliquée devrait cependant être surmontée et, en 2024, on s’attend à une croissance du bénéfice autour de 8%. Et en plus à un dividende attrayant de près de 4%. Le chocolatier Barry Callebaut a lui aussi connu des temps difficiles, notamment à cause de problèmes de qualité de sa production en Belgique. L’année passée, l’action a égaré 20% mais, à moyen terme, Barry Callebaut a un notable potentiel de rattrapage. Les valeurs de Lonza sont également décrites comme dignes d’être acquises. La perte du fabuleux client Moderna, responsable de la fabrication des vaccins anti-covid, un nouveau changement de management et un résultat annuel contrasté ont, semble-t-il, fortement affecté l’action. «A son niveau actuel, Lonza est un achat.» Même constat pour le fournisseur de solutions de laboratoire Tecan. L’an dernier, l’action a lâché plus de 15%. «Tecan passe également pour un titre défensif pour lequel une détérioration conjoncturelle en 2024 ne devrait pas poser un grand problème», estime Matthias Geissbühler. Pour la seconde moitié de l’année, les valeurs cycliques devraient de nouveau être au centre de l’attention. «Il faudrait donc miser sur des actions comme Swatch, Sika, Georg Fischer ou Kühne & Nagel.» Mais le responsable des investissements chez Raiffeisen ne voit pas de quoi se hâter d’acheter. Les investisseurs ne doivent pas trop se laisser impressionner par les brusques hauts et bas de la bourse, ajoute Matthias Geissbühler. L’essentiel est de s’en tenir à une stratégie de placement fixée à long terme. «Le facteur temps et une indispensable patience sont les clés d’un investissement réussi.» * * * ## **Neuf banques suisses sur dix prévoient des rendements à la hausse** Le Baromètre des banques 2024 d’EY publié mi-janvier indique que, dans l’ensemble, les prestataires de services financiers helvétiques font état une nouvelle fois d’une marche très réussie des affaires. Pour l’an passé, 96% des plus de 100 établissements interrogés s’attendent à une hausse de leurs résultats opérationnels et ce résultat se situe 18% au-dessus de l’exercice précédent. Ces prestataires financiers ont pleinement confiance en leurs atouts et se montrent aussi extrêmement confiants pour l’avenir immédiat. Pour le futur proche, 87% des banques prévoient des rendements à la hausse et 89% articulent ce même pronostic à long terme. Cette ambiance positive se manifeste en dépit d’un contexte très compliqué, marqué par des risques géopolitiques croissants, une inflation durable et une conjoncture qui tend à se rafraîchir. La forte demande persistante sur le marché immobilier, due à une immigration stable et à une moindre activité dans la construction, semble continuer de soutenir les prix dans le segment du logement, assure Patrick Schwaller, Managing Partner, Audit in Financial Services chez EY (Suisse). Les banques n’anticipent aucun changement de tendance et affichent toujours une grande confiance dans la résilience de l’immobilier, puisque seuls 22% des établissements tablent à court terme sur un besoin accru de correction du financement du logement. La confiance des plus de 100 établissements interrogés dans les PME suisses augmente aussi nettement: en matière de financement des PME, seules 42% des banques s’attendent à des défauts de paiement ces prochaines années, soit 17% de moins que l’année précédente. «C’est tout à fait remarquable dans un contexte exigeant de conditions de financement plus strictes, de conjoncture attiédie et de risques géopolitiques accrus. Les banques ont une énorme confiance dans la capacité de résistance de l’économie suisse», commente Patrick Schwaller. Depuis pas mal de temps, les prestataires financiers suisses étoffent leur gamme de produits en tenant compte de leur durabilité. Dans un premier temps, ils se sont concentrés sur une offre de placements plus durables, mais ils sont toujours plus nombreux à se conformer aux critères ESG dans leurs propositions de crédits. La part de ceux qui le font a fortement augmenté, de 22% l’année précédente à 37% aujourd’hui. Et 35% de plus envisagent de le faire à l’avenir. Si les banques ne pouvaient tenir cet engagement ou si les données devaient manquer pour vérifier qu’elles le font, les établissements concernés s’exposeraient au reproche de _greenwashing_. Les deux tiers des banques interrogées y voient avant tout un risque de réputation, mais il faut souligner que les autorités de surveillance des principales places financières se montrent toujours plus attentives et recourent parfois à des amendes élevées pour réprimer le _greenwashing_. **S. Z.** * * * **Le Baromètre des banques 2024 d’EY** Pour établir le Baromètre des banques EY 2024, plus de 100 établissements financiers suisses ont été interrogés en novembre 2023. Cette étude est réalisée depuis 2010, donc pour la 14e fois cette année. A noter que 65% des établissements interrogés sont suisses alémaniques, 28% ont leur siège en Suisse romande et 7% au Tessin. Les banques interrogées appartiennent aux catégories suivantes: 32% de banques privées, 24% de banques étrangères, 26% de banques régionales et 18% de banques cantonales.
Samedi 03 février 2024, 22h00 - LIRE LA SUITE
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