La dette privée, source des déboires de Julius Baer

Cette alternative au crédit bancaire permet à des particuliers ou des entreprises d’emprunter avec davantage de flexibilité. Julius Baer avait financé à hauteur de 606 millions Signa Holding, la société du milliardaire René Benko, qui dépose le bilan

Signa Holding s’apprête à déposer le bilan, a fait savoir mercredi la société du milliardaire autrichien René Benko, qui possède notamment les grands magasins Globus en Suisse ou l’emblématique Chrysler Building à New York. Lundi, la banque zurichoise Julius Baer avait annoncé avoir prêté 606 millions de francs à un «conglomérat européen», qui n’est autre que Signa, et constitué des provisions de 70 millions, en prévision d’éventuelles difficultés de remboursement. Ce financement s’est fait sous forme de dette privée, un instrument financier peu utilisé par les établissements de gestion de fortune. De quoi s’agit-il? Quels sont ses avantages et les risques qui lui sont associés?

Les crédits privés sont similaires à des obligations, à la différence près qu’ils ne sont pas cotés en bourse. Ces outils se sont développés après la crise de 2008, lorsque les banques ont été soumises à des exigences réglementaires plus fortes, notamment en matière de capital. Les banques ont donc généralement réduit les volumes de crédit qu’elles accordent, laissant de l’espace à d’autres types d’acteurs: fonds de placements, gérants d’actifs ou hedge funds, qui ne sont pas soumis aux mêmes exigences de fonds propres que les banques.