Elle accepte de nous parler à condition de garantir son anonymat, car tout le personnel de
CARREFOUR a reçu la consigne d’éviter la presse. C’est donc avec prudence que cette employée livre son ressenti à la veille du conseil d’entreprise extraordinaire. "On peut penser tout et rien. On peut penser au meilleur comme au pire, que nous avons déjà vécu lors de la restructuration précédente", confie-t-elle au micro de notre journaliste Nathanaël Pauly.C’était en 2010, 1700 emplois étaient supprimés. Cette employée a donc traversé ces moments difficiles. Elle estime que depuis ses conditions de travail n’ont fait que se dégrader. "En fonction de cette restructuration, l’organisation du travail a été revue. Cela devait soi-disant être mieux pour le personnel, mais à l’heure actuelle, on est de moins en moins dans le personnel avec une charge de travail qui augmente. Cela devient ingérable", souligne-t-elle."Comment voulez-vous ne pas être inquiet?"Comme elle, beaucoup d’autres employés sont inquiets. L’un d’eux nous dit venir travailler avec la boule au ventre. Un autre veut surtout comprendre pourquoi
CARREFOUR va mal. Cela fait plusieurs mois déjà que des rumeurs de restructuration circulent et la direction n’a jamais démenti."La direction n’a jamais rassuré le personnel et n’a jamais donné d’éléments concrets", explique Manuel Gonzalez, délégué itinérant CNE. "Comment voulez-vous ne pas être inquiet par rapport à ça? Quand la France éternue, c’est toute l’Europe qui a un rhume chez
CARREFOUR donc les inquiétudes sont encore plus grandes."L’annonce de la suppression de 2400 postes chez
CARREFOUR en France laisse craindre le pire pour les travailleurs des magasins belges, qui seront fixés sur leur sort ce jeudi après-midi.