Huit PME sur dix n'emploient aucun travailleur: pourquoi autant de sociétés préfèrent rester petites?
D’abord le constat sur base des chiffres du ministère fédéral de l’Economie: entre 2008 et 2015, le nombre d’entreprises sans personnel a augmenté de 19 %. 688.000 PME se trouvent dans ce cas. Concrètement, on parle d’indépendants qui préfèrent gérer seul leur business. Que ce soit par exemple des petits commerçants ou des petites sociétés de service dans le secteur de la construction.Faire grandir l'entreprise n'est plus un objectif Les entrepreneurs hésitent de plus en plus à embaucher du personnel. La croissance de leur structure n’est plus un objectif en soi. Si on prend un exemple concret, dans les professions libérales, il y a de plus en plus d’associations, que ce soit chez les médecins ou les avocats. Chacun se charge d’une partie des tâches administratives. Il y a donc moins besoin d’un personnel extérieur. On aura un ou une secrétaire pour plusieurs médecins ou plusieurs avocats. Mais pour quelles raisons? La première raison est le coût salarial, qui reste élevé dans notre pays malgré les réformes. La paperasse administrative liée à la gestion du personnel est également un élément à prendre en compte. Le syndicat neutre des indépendants y voit aussi la crainte des droits dont disposent les travailleurs, tout ce qui assure leur sécurité sociale, mais qui plombe l’entreprise en cas d’échec.La suppression de la période d’essai pour embaucher a aussi refroidi les entrepreneurs, qui regrettent de ne pas pouvoir tester leur futur collaborateur. Que fait le gouvernement face à cette situation?On sait déjà que le gouvernement fédéral de Charles Michel a baissé les charges patronales. Le ministre fédéral des Indépendants et des PME, Willy Borsus, a également déjà annoncé une proposition de retour de la période d’essai de minimum 15 jours et maximum 6 mois, ou un an, en fonction des salaires proposés.Frédéric Moray