A la suite de la remontée des taux d’intérêt, le cash, dans ses différentes formes, a été roi en 2023. Mais ses rendements devraient inévitablement baisser au cours des prochains mois, alors que l’obligataire offre de belles opportunités
Après une décennie marquée par un rendement de l’épargne nul voire négatif, les épargnants américains et européens ont quelque peu retrouvé le sourire depuis le début de l’année. En effet, la normalisation des politiques monétaires des principales banques centrales a entraîné une hausse significative de taux à court terme qui servent de référence pour les produits d’épargne.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a ainsi relevé son taux directeur, qui est passé de 0,25% au début de l’an passé à 5,5% aujourd’hui, tandis que la Banque centrale européenne a fait passer son taux de dépôt de -0,5% à 4% dans le même temps. Certes, l’inflation demeure élevée, avec un niveau de respectivement 3,7% et 2,9% aux Etats-Unis et en Europe, mais dans les deux cas, elle baisse rapidement et devrait d’ici 12 mois retomber en dessous de 2,5%. Par conséquent, même corrigés de l’inflation, les taux à court terme sont redevenus attractifs.
### Engouement coûteux à terme
Dans ce contexte, on a observé cette année un fort engouement de la part des épargnants pour les comptes à terme ainsi que pour les fonds monétaires. Cet engouement pour le cash a encore été renforcé par le fait que les marchés obligataires, qui sont habituellement également plébiscités par les épargnants, ont souffert de la hausse des taux pour la deuxième année consécutive.
Le cash, dans ses différentes formes, a donc été roi en 2023, tant en l’absolu qu’en relatif, et les épargnants se retrouvent par conséquent aujourd’hui généralement surexposés à cette classe d’actifs.
Si cet engouement pour les taux à court terme est compréhensible, celui-ci pourrait néanmoins s’avérer relativement coûteux à moyen et long terme. En effet, à l’entame du quatrième trimestre, les principales banques centrales ont généralement marqué une pause dans le resserrement de leur politique monétaire.
La plupart des économistes y voient néanmoins davantage qu’une pause, puisqu’ils estiment que le pic de taux d’intérêt a été atteint et que les banques centrales pourraient même devoir baisser leurs taux directeurs dans le courant de 2024 afin d’accompagner l’inéluctable ralentissement de la croissance économique.
### Revenir sur l’obligataire
Bien que le timing de ces éventuelles baisses de taux soit encore incertain, il est important que les épargnants prennent conscience que les rendements actuellement élevés du cash devraient inévitablement baisser au cours des prochains mois et qu’ils risquent dès lors, à l’échéance de leur compte à terme, de ne pas pouvoir réinvestir ce cash à un taux aussi attractif qu’aujourd’hui.
En revanche, en investissant aujourd’hui leur cash sur les marchés obligataires, ils s’assurent de pouvoir bénéficier d’un rendement élevé durant toute la période de détention de celles-ci et, en outre, ils peuvent espérer voir le prix de ces obligations augmenter sensiblement le jour où les banques centrales commenceront effectivement à baisser leur taux. Ainsi, si le cash fut roi en 2023, ce sont les obligations qui devraient régner au cours de la décennie à venir!