L’or que vous allez offrir à votre Valentin ou Valentine est-il éthique? C’est peu probable. Bien que près de la moitié de l’or produit chaque année dans le monde transite par la Suisse, tracer son origine reste difficile. Une toute petite filière pourrait émerger en terre helvétique. Reportage
En cet après-midi d’hiver, le long de l’Allondon, à Genève, des paillettes d’or brillent dans la batée de Pierre-Alain Wülser. Le géologue-orpailleur enrichit son pactole par ses trouvailles en gravières, où il trie de grandes quantités de sables extraits des rivières suisses. Il recueille le tout dans un petit récipient pour le vendre à Yves Jobin, joaillier lausannois.
Mais cette petite entente ne pèse pas lourd dans le vaste commerce mondial du métal jaune. Quelques centaines de grammes tout au plus contre 4898 tonnes, si l’on recense la production de toutes les mines en 2023.
Pourtant, le secteur aurait bien besoin d’un nouveau souffle vertueux. L’extraction de l’or pollue et ne respecte pas toujours des conditions de travail décentes.
Et difficile pour le consommateur de faire la part des choses. L’origine de l’or n’est pas toujours bien indiquée parce qu’il est compliqué de le tracer. Les raffineries commencent leur mutation pour plus de transparence, mais le chemin est encore long.