L’opérateur helvétique débourserait 8 milliards d’euros dans cette transaction, qui fera du groupe suisse le deuxième plus gros opérateur de télécommunications en Italie
L’affaire n’est pas encore définitivement conclue, mais il s’agit sur le papier d’une phase importante dans la vie de Swisscom. Mercredi, l’opérateur annonçait être en «négociations exclusives» avec le géant britannique VODAFONE concernant une reprise totale, en numéraire, de sa filiale italienne. VODAFONE Italia pourrait ainsi être racheté pour 8 milliards d’euros (7,6 milliards de francs) par Swisscom.
On l’oublie souvent, mais l’opérateur helvétique est présent depuis 2007 en Italie. Cette année-là, Swisscom s’emparait de Fastweb pour 6,9 milliards de francs. Fastweb était jusqu’à présent uniquement actif sur le réseau fixe, avec une offre en fibre optique. Le rachat éventuel de VODAFONE en Italie permettrait à la filiale de Swisscom de devenir un opérateur présent sur tous les réseaux, tant fixe que mobile. Avec cette transaction, l’opérateur helvétique deviendra le deuxième plus gros opérateur au sud des Alpes, derrière l’opérateur historique Telecom Italia.
L’issue des négociations est encore ouverte, a cependant averti Swisscom. L’opérateur historique helvétique estime que ce rachat va augmenter sa valeur d’entreprise et le flux de liquidités. La transaction devrait aussi avoir un effet positif sur le dividende.
### Règles fixées
Rappelons que Swisscom ne peut pas faire ce qu’il veut à l’étranger. Après des aventures malheureuses notamment en Allemagne, où l’opérateur avait perdu des centaines de millions de francs après le rachat et la vente de l’opérateur Debitel, la Confédération avait fixé des règles sur sa stratégie. Dans ses objectifs 2022-2025 pour l’opérateur, le Conseil fédéral a notamment stipulé ceci: «Aucune participation ne peut être prise à l’étranger dans des entreprises de télécommunication ayant un mandat de service universel. D’autres prises de participation à l’étranger sont possibles si elles renforcent l’activité principale de l’entreprise en Suisse ou si elles obéissent à une autre forme de stratégie industrielle.»