
Les géants asiatiques du commerce en ligne continuent de tisser leur toile. Alors que les détaillants helvétiques dénoncent une distorsion de concurrence, une régulation efficace de ces plateformes tarde à se déployer
Il ne se passe pas une semaine sans que les géants chinois du commerce en ligne ne fassent les gros titres. Entre l’affaire des poupées à caractère pédopornographique vendues sur Shein et un rapport de Greenpeace mettant en lumière la présence de substances chimiques dangereuses dans certains vêtements, les polémiques se multiplient. Emblème des excès de l’ultra fast-fashion, Shein est désormais dans le collimateur de l’Union européenne: Bruxelles l’accuse de représenter un «risque systémique» pour les consommateurs, tandis que les eurodéputés souhaitent faciliter la suspension de certains sites.
En l’espace de quelques années, l’expansion de ces plateformes est devenue une source majeure d’inquiétude pour le commerce de détail helvétique. Selon Dagmar Jenni, directrice de Swiss Retail Federation, «l’afflux des dépenses vers ces sites atteint environ 1,5 milliard de francs cette année. Une valeur ajoutée considérable part ainsi à l’étranger, affaiblissant la place commerciale suisse. En termes d’emplois, cela correspond à environ 4500 postes qui pourraient être créés dans le commerce de détail suisse.»
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