
En 1962, l’Europe s’attaque à la volaille importée des Etats-Unis pour favoriser l’élevage en Allemagne de l’Ouest. Grand mal lui en a pris, elle a quand même perdu la bataille du poulet et le marché des pick-up lui est passé sous le nez
Ce n’est pas l’histoire de la poule et de l’œuf, mais du poulet importé et de la camionnette. Au milieu de l’année 1962, le marché commun – réunissant l’Allemagne de l’Ouest, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas – veut renforcer son autonomie alimentaire et développer la production de viande blanche en Allemagne. Pour favoriser le terroir, une taxe est imposée sur le poulet américain, dont les producteurs hyper-organisés inondent le monde. Début 1962, les droits de douane sont quasiment triplés, passant de 4,8 cents à 13,43 cents par livre (chiffres extraits du New York Times, 10 janvier 1964).
Washington rétorque et impose sa Chicken Tax – la «taxe poulet». Le cognac français et les dérivés de la pomme de terre hollandaise sont frappés. Mais c’est surtout sur l’industrie automobile allemande que la massue douanière s’abat.
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